Depuis quelques années, les compléments alimentaires se sont fait une place dans nos quotidiens.
On en prend parce que le médecin nous l’a conseillé et, après tout, si ce produit est sur l’étagère de la pharmacie, c’est qu’il doit être fiable, non ? On en achète aussi parfois par envie : parce qu’on veut prendre soin de sa santé, qu’on se dit qu’un coup de pouce ne peut pas faire de mal, ou simplement parce qu’une publicité a su éveiller notre curiosité. Ils se glissent dans nos habitudes : un flacon de magnésium pour mieux gérer le stress, une boîte de probiotiques après une période de fatigue, ou encore des gummies vitaminés repérés sur les réseaux sociaux.
Mais derrière ce geste apparemment simple, une question persiste : savons-nous vraiment ce que nous consommons ? Que contiennent ces produits ? Sont-ils réellement nécessaires ? Et surtout, tiennent-ils toutes leurs promesses ? En réalité, leur rôle, leur fonctionnement et même leur efficacité restent souvent flous. Ce manque de clarté n’est pas surprenant : le marché des compléments alimentaires est vaste, complexe, et parfois difficile à décrypter.
À travers ce premier article, Compleo vous propose d’aller au-delà des idées reçues pour découvrir l’essentiel de ce qu’il faut savoir sur les compléments alimentaires. Parce qu’il est important de les consommer en toute sécurité et, surtout, parce qu'il est important que vous puissiez vous faire votre propre avis critique sur ces produits.
La consommation de compléments alimentaires ne doit jamais être prise à la légère. Nous recommandons toujours de demander conseils auprès d'un professionnel de santé qualifié avant de débuter une cure, pour s'assurer que le produit soit adapté à vos besoins et à votre état de santé.
Avant de creuser le sujet, il est essentiel de définir ce qu’est un complément alimentaire. En France, leur statut repose sur un cadre légal clair, établi par la directive européenne 2002/46/CE.
Les compléments alimentaires sont des denrées alimentaires conçues pour compléter le régime alimentaire normal. Ils constituent une source concentrée de nutriments tels que des vitamines, minéraux ou autres substances bioactives ayant un effet nutritionnel ou physiologique.
Concrètement, il peut s’agir de vitamines en gélules pour renforcer l’immunité, de minéraux en comprimés pour réduire la fatigue, ou encore d’extraits végétaux en poudre pour favoriser le sommeil ou la digestion.
La limite entre les compléments alimentaires et les médicaments est souvent une question de dosages. Une vitamine ou un minéral peut être un complément alimentaire à faible dose, mais devenir un médicament à dose plus élevée. Par exemple, la vitamine C est considérée comme un simple nutriment à 120 mg/jour, mais peut passer dans le domaine pharmacologique au-delà de 180 mg/jour.
⚠️ Un point essentiel à retenir : les compléments alimentaires ne remplacent pas une alimentation variée et équilibrée. Ils sont là pour compléter, pas pour substituer. Mais alors, pourquoi leur popularité est-elle en constante augmentation ?
Difficile de passer à côté : les compléments alimentaires sont partout. En France, ils représentent 2,7 milliards d’euros en 2023, un chiffre en croissance constante (+3 % par rapport à 2022). Pourquoi ? Parce qu’ils répondent à une demande croissante : celle de retrouver un équilibre dans un quotidien souvent chaotique.
On les achète en pharmacie, un circuit rassurant qui domine largement les ventes (54 %) grâce aux conseils des professionnels de santé. On les commande aussi sur des plateformes en ligne, pratiques et rapides, où l’e-commerce gagne du terrain (+2 %). Les magasins bio, autrefois incontournables, connaissent quant à eux un léger recul (-8 %), reflet d’un marché en mutation.
Mais que cherche-t-on exactement dans ces petites gélules ou sachets de poudre ?
Fatigue, stress, besoin de mieux dormir ou de se sentir "au top" : les compléments alimentaires s’intègrent dans nos vies comme des solutions simples et accessibles pour prendre soin de soi.
Mais derrière cette popularité, une question demeure : sont-ils réellement efficaces, et tous les produits se valent-ils vraiment ? C’est là que le sujet devient intéressant.
Le secteur des compléments alimentaires englobe des produits allant du très qualitatif au très douteux. Certains sont soutenus par des études scientifiques solides, d’autres relèvent surtout d’un marketing séduisant, certes, mais peu fiable. Des substances mal dosées, des additifs inutiles ou des produits mal contrôlés peuvent nuire à la réputation globale du secteur. Nous vous recommandons d'ailleurs de vous méfier de toute communication marketing du type "élixir anti-âge" ou "brûle graisses".
De leur côté, certains consommateurs espèrent des résultats spectaculaires : perdre 10 kg en un mois, gagner en énergie en quelques jours, ou renforcer leur immunité instantanément. Ces attentes démesurées mènent à des déceptions et alimentent le scepticisme autour des compléments alimentaires. Un mot d'ordre à retenir : les compléments alimentaires ne sont pas des solutions miracles !
Pour autant, faut-il pour autant les rejeter en bloc ? Pas forcément. Pour comprendre leur véritable intérêt, il est essentiel d’analyser leur fonctionnement.
Les compléments alimentaires agissent en apportant des nutriments ou des substances qui viennent compenser des déficits ou soutenir certaines fonctions de l’organisme. Voici quelques exemples :
Ces mécanismes sont bien documentés, mais leur efficacité dépend de plusieurs facteurs : la qualité des produits, leur biodisponibilité (capacité d’absorption par l’organisme) et la situation de chaque individu.
Les compléments alimentaires suscitent un intérêt grandissant dans le domaine de la recherche, et certaines molécules sont particulièrement bien documentées. Cela est notamment vrai pour les molécules endogènes, produites naturellement par notre organisme. Leur rôle, leur fonctionnement et les conséquences d’une carence sont souvent parfaitement identifiés.
Prenons l’exemple du collagène, une protéine essentielle à la structure et à l’élasticité de la peau, des articulations et des os. Avec l’âge, la production de collagène diminue, provoquant un relâchement cutané et une fragilité articulaire. Des études (comme celle-ci) montrent qu’une supplémentation peut contribuer à améliorer l’hydratation de la peau ou à soulager certaines douleurs articulaires. Pourtant, en Europe, aucune allégation de santé n’a été accordée au collagène.
Pourquoi cette dissonance entre science et réglementation ? Cela ne remet pas en cause son efficacité potentielle, mais souligne l’importance d’un cadre strict pour valider les bénéfices revendiqués. La réglementation impose des standards élevés pour garantir que chaque affirmation repose sur des preuves robustes et reproductibles.
Toutes les molécules présentes dans les compléments alimentaires ne bénéficient pas du même niveau de validation scientifique. Si certaines, comme la vitamine D ou les oméga-3, disposent d’un consensus clair sur leurs effets bénéfiques, d’autres, comme certains extraits végétaux, nécessitent davantage d’études pour confirmer leur efficacité dans des conditions précises.
C’est là que réside la force et la limite de la science appliquée aux compléments alimentaires :
Comprendre les limites et poser les bonnes questions (composition, origine, dose, qualité des études) est essentiel pour faire des choix éclairés.
Pour consulter directement les études scientifiques menées sur les compléments alimentaires et leurs effets, la plateforme PubMed, qui référence des milliers de publications scientifiques internationales, est une source incontournable. N’hésitez pas à explorer les résultats par mots-clés ici :
👉 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov
Contrairement à certaines idées reçues, le marché des compléments alimentaires est loin d’être une zone de non-droit. La réglementation européenne est l’une des plus strictes au monde et ne cesse de se renforcer pour protéger les consommateurs.
Les allégations de santé – ces affirmations sur les effets bénéfiques d’un produit – doivent impérativement être validées par l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA). Cela signifie qu’un complément alimentaire ne peut en aucun cas promettre de guérir une maladie, prévenir un trouble médical ou garantir des résultats spectaculaires.
Pour être autorisée, une allégation doit reposer sur des preuves scientifiques solides, issues d’études rigoureuses. Les fabricants doivent déposer des dossiers complets et détaillés, ce qui rend le processus long et exigeant.
Par conséquent, il existe de nombreuses substances aux effets pourtant bien documentés par la science, comme le collagène ou certains probiotiques, qui ne bénéficient pas encore d’allégations de santé validées. Cette rigueur est une garantie pour le consommateur, mais elle limite parfois la communication autour des véritables bénéfices des compléments alimentaires.
👉 Pour aller plus loin, vous pouvez consulter la liste officielle des allégations autorisées et en attente sur le site EUR-Lex.
Dans ce contexte, où la science progresse mais où la réglementation impose une rigueur nécéssaire, il est parfois difficile de s’y retrouver. C’est là qu’intervient Compleo. Nous avons à cœur de vous proposer une sélection de compléments alimentaires sûrs, efficaces et adaptés à vos besoins réels, avec l’appui de notre comité scientifique indépendant.
Chez Compleo, la transparence est une priorité : nous vous expliquons pourquoi chaque produit a été choisi, sur quelles bases scientifiques il repose, et dans quelles conditions il est pertinent de le consommer. Pas de promesses exagérées, pas de solutions miracles, mais des produits de qualité et des recommandations personnalisées pour que vous puissiez prendre soin de votre santé en toute confiance.
Parce que bien choisir, c’est aussi mieux comprendre, nous vous accompagnons dans chaque étape pour vous donner les clés d’une consommation éclairée et responsable des compléments alimentaires.
Directive 2002/46/CE du Parlement européen et du Conseil du 10 juin 2002 relative au rapprochement des législations des États membres concernant les compléments alimentaires (Texte présentant de l’intérêt pour l’EEE) - Légifrance. https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000000337464. Consulté le 18 décembre 2024.
guillaume-miquel. « Observatoire 2024 et chiffres du marché 2023 des compléments alimentaires ». Synadiet, 11 avril 2024, https://www.synadiet.org/observatoire-2024-et-chiffres-du-marche-2023-des-complements-alimentaires/.
« Les compléments alimentaires, nécessité d’une consommation éclairée ». Anses - Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, 26 mars 2019, https://www.anses.fr/fr/content/les-complements-alimentaires-necessite-dune-consommation-eclairee.
Choi, Franchesca D., et al. « Oral Collagen Supplementation: A Systematic Review of Dermatological Applications ». Journal of Drugs in Dermatology: JDD, vol. 18, no 1, janvier 2019, p. 9‑16.
de Miranda, Roseane B., et al. « Effects of Hydrolyzed Collagen Supplementation on Skin Aging: A Systematic Review and Meta-Analysis ». International Journal of Dermatology, vol. 60, no 12, décembre 2021, p. 1449‑61. PubMed, https://doi.org/10.1111/ijd.15518.
Martínez-Puig, Daniel, et al. « Collagen Supplementation for Joint Health: The Link between Composition and Scientific Knowledge ». Nutrients, vol. 15, no 6, mars 2023, p. 1332. PubMed, https://doi.org/10.3390/nu15061332.
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